• 12 avril 1920
    Les saisons passent mais je ne vois que le spectre des tranchées. L'horizon inconnu mais interdit, horizon de traîtres, horizon d'ennemies, horizon d’Allemagne.... Je ne vois plus l'eau claire de la mer, Darwin est si calme, qu'il me rappelle le bruit de la mort, et l'eau a perdu son éclat, baignant dans le sang. Des enfants sont venus me voir, me souhaitant bonheur et gloire en inclinant la tête avec fierté, avant de repartir en sautillant. Mais quelle gloire ? La gloire d'avoir survécu ? Cela est faux, il n'y a pas de gloire à avoir tué, ni régné sur d'autre. La seule gloire est d'être mort pour la patrie. Mais moi je suis revenu, survivant d'une guerre où en sortir paraissait impossible. Pourtant je suis là, plus vide que jamais.
    Anne et moi sommes enfin mariés, seul jours où j'ai pu oublier ses corps sans âme, ainsi que celui où j'ai retrouvé Anne, ses yeux humides, les mains devant ses lèvres, émerveillé de me voir...
    Je pars au cimetière, ma victoire avec moi, pour la remettre a tout ceux qui ont perdu la vie, là bas, sur ce continent de cendre.
     
    A.C

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